dimanche 26 février 2017

Les petites bulles de l'attention de J-P Lachaux



Dans son ouvrage  « Les petites bulles de l’attention, mieux se concentrer dans un monde de distractions », Jean-Philippe Lachaux explique, au travers d’une bande dessinée, le fonctionnement de notre cerveau et les raisons qui expliquent nos difficultés à maintenir notre attention en continu. Ce livre s’adresse aux élèves, à leurs parents mais aussi aux enseignants désireux de trouver des mots simples pour rendre leurs élèves responsables de leur concentration.

Il explique de nos 100 milliards de neurones ont chacun une spécialité et travaillent en équipe. Il personnifie les neurones de la zone préfrontale en « Neurones-Chefs », ceux qui nous permettent d’éviter d’être tentés de faire toujours ce que l’on aime ou ce que l’on a l’habitude de faire, ceux qui nous empêchent d’être en « Mode Marionnette » (Mode marionnette : Je traverse la rue pour rattraper le ballon que j’ai perdu ; Neurone-chefs : Je ne traverse pas avant d’avoir regardé à gauche et à droite).

Jean-Philippe Lachaux nous précise qu’il est important de toujours avoir un PIM en tête. En effet, pour toute action ou activité à réaliser, nous adaptons notre Perception, notre Intention et notre Manière d’agir. Les choses se compliquent si nous nous laissons entraîner vers plusieurs actions, plusieurs PIM (Lire un texte ET penser au film que je vais regarder ce soir).

Enfin, il est primordial d’ajuster notre attention selon nos besoins. Ainsi, si l’activité à réaliser est difficile, je dois me concentrer fortement, comme si je devais traverser une poutre très étroite. A l’inverse, si l’activité est plus facile, je me concentre comme si je devais traverser une poutre très large.


Ce que cet ouvrage m'inspire pour la classe:




« Les petites bulles de l’attention, mieux se concentrer dans un monde de distractions » nous donne des pistes concrètes de situations de classe à faire vivre aux élèves dans le but de les aider à mieux gérer leur concentration tout au long d’une journée de classe.

Tout d’abord, il nous semble précieux de partager ces connaissances simplifiées sur le fonctionnement du cerveau avec les élèves (Neurones-chefs, Mode Marionnette, le travail d’équipe des neurones, le P.I.M.).

D’autre part, une fois ces connaissances maîtrisées par la classe, l’enseignant peux aider ses élèves à ajuster leur niveau de concentration en fonction des activités proposées durant un cours ou durant une journée complète. Ainsi, un affichage pourrait être conçu sous la forme d’un feu tricolore que l’enseignant ou un élèves responsable pourrait utiliser afin d’identifier le niveau de difficulté et donc d’attention nécessaire à chaque activité proposée. Voici un excellent moyen d’accompagner les élèves dans la connaissance de leurs capacités à ce concentrer et dans l’ajustement de leurs dépenses énergétiques tout au long de la journée de classe.

L’ouvrage fournit également de nombreuses pistes d’entraînement à la concentration que les enseignants peuvent reprendre ponctuellement selon les besoins spécifiques de leurs élèves.








Enseigner à vivre d'Edgar Morin



Dans son livre « Enseigner à vivre », Edgar Morin nous éclaire sur une conception d’une école bienveillante, en cohérence avec le monde actuel et capable de préparer les élèves à un futur incertain. Il explique les raisons de la crise de confiance qui secoue actuellement l’école et la situe dans une crise plus vaste, multidimentionnelle (crise économique, crise de civilisation, crise sociale et démocratique). Il insiste sur l’incompréhension mutuelle qui crispe les relations entre les élèves et les enseignants.
Selon Edgar Morin, la priorité est de retrouver ce lien de confiance. Pour cela, il avance plusieurs leviers et place « l’art de VIVRE » au centre des préoccupations que devraient considérer l’école. Ainsi, l’empathie, l’acceptation critique d’autrui, la sagesse, l’objectivation et le respect sont autant d’éléments constitutifs d’une éducation à la compréhension humaine que les enseignants devraient tous enseigner collectivement à leurs élèves.
Edgar Morin invite également à enseigner la connaissance de la connaissance, c’est-à-dire à aider les élèves à prendre conscience que « nous naviguons dans un océan d’incertitudes au milieu d’un archipel de certitudes ». L’élève doit accepter sa connaissance partielle pour mieux développer son envie de se questionner et d’explorer le monde.
L’école devrait également enseigner la pensée complexe, d’où l’importance d’aller au-delà des disciplines et de montrer aux élèves la complexité du monde dans lequel ils évoluent. Comprendre ce monde c’est comprendre que TOUT est lié.



Ce que ce livre m'inspire pour la classe:




Dans son livre « enseigner à vivre », Edgar Morin inspire les enseignants pour mettre en œuvre une pédagogie basée sur la confiance, le travail en projets interdisciplinaires, la connaissance de la connaissance et le débat d’idées. A travers ces axes, il nous invite à enseigner l’ART de VIVRE au quotidien.
Par la mise en œuvre de projets interdisciplinaires, l’élève doit s’ouvrir sur le monde, l’aborder de manière complexe, prendre conscience de son rôle dans ce système, devenir « Citoyen du monde ». Il apprend aussi à coopérer et à se montrer solidaire. La parole doit être libre et le débat présent au cœur des pratiques de classe. C’est ainsi que la pensée collective peut être valorisée et la pensée individuelle respectée. Les cartes mentales sont des outils utiles, dans ce contexte, pour valoriser cette pensée créatrice.
Par le biais de situations de classes complexes et collaboratives, l’enseignant doit s’atteler à mieux connaître ses élèves tout en exprimant les raisons de ses propres choix. Ainsi, Edgar Morin nous affirme que la confiance et le respect mutuel s’ancreront dans les classes et contribueront à la réussite des élèves. 


Tout comme l’art de vivre , la connaissance de la connaissance doit être enseignée dès l’école primaire. Il s’agit concrètement d’interpeler les élèves régulièrement sur le caractère partiel et incertain de toute connaissance. A l’inverse, il est important de les amener à porter un regard critique sur leurs certitudes. Par les débats et un recueil des représentations, ces éléments peuvent être abordés. En toute cohérence, il s’agit enfin de valoriser les erreurs et essais comme autant d’occasions d’atteindre une nouvelle connaissance ou compétence.